Galerie de Marc Ollivier   

 

Baïram

La fête musulmane très suivie au cœur même de la ville de Sarajevo consiste dans le sacrifice du mouton. Chaque famille achète un mouton qu'elle tue et prépare elle-même dans son jardin avant d'en offrir des morceaux aux voisins et d'en faire un repas de fête. Le sacrifice du mouton effectué par les hommes de la famille est un évènement spirituel très fort.

 

Reflet d'une bibliothèque en ruine

La bibliothèque nationale de Sarajevo de style néo-maure est née d'un mariage entre différents styles architecturaux. Construite en 1892 sous l'Empire austro-hongrois, l'architecte autrichien Alexandre Wittek s'inspira de l'architecture de Memluk du Caire et de l'Alhambra de Grenade. Le but : intégrer un édifice austro-hongrois en harmonie avec le style islamique qui caractérise la vieille ville. Après avoir longtemps servit de mairie, ce monument devint la bibliothèque la plus prestigieuse des Balkans. Elle abritait 1,5 millions d'ouvrages, 150 000 livres rares et 478 manuscrits dont la Haggadah , le livre sacré des juifs. Toute la culture des Balkans depuis que le livre existe. Incendié le 25 Août 1992, il ne reste rien à part les murs extérieurs.

 

 

Cimetière musulman de Sarajevo.

Février 2005

 

« Car ce pays pauvre et arriéré où vivent entassés quatre religions différentes aurait besoin de quatre fois plus d’amour, de compréhension mutuelle et de tolérance que les autres pays... »

Ivo Andric (1892-1975), écrivain bosniaque qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1961 pour son roman « Le pont sur la Drina ».

 

« Le pont dressait sa silhouette, comme condamné, mais intact et entier, entre deux mondes en guerre ». Ivo Andric, La Demoiselle, 1954.

A Mostar, le vieux pont « Stari most » détruit le 9 Novembre 1993 pendant la guerre a achevé sa reconstruction début 2005. Taillé dans la pierre blanche, il est composé d’une seule arche très pure qui s’élève à 21 mètres au dessus de la vallée de la Neretva. C’est le plus grand chef d’œuvre architectural de l’époque ottomane dans les Balkans. Construit en 1557, il fut reconstruit à l’identique et classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco. Plus qu’un moyen de traverser le fleuve, il symbolise la réconciliation entre deux communautés. 

  « En Yougoslavie, nous vivons comme une seule âme …» Le vieux serbe Miroslav. Extrait de l’article de Rémi Ourdan paru dans le monde du 27 Juin 2001.
 

Mostar à travers les ruines d’une église orthodoxe

Plus que nulle part ailleurs en Bosnie la guerre des symboles religieux est présente à Mostar. A travers la fenêtre de gauche (de style romain), on aperçoit le cloché gigantesque de l’église catholique. A travers la fenêtre de droite (qui rappelle l’architecture ottomane), on aperçoit l’une des nombreuses mosquées érigées dans la vieille ville. Trois symboles religieux réunis dans un même édifice, en ruine. Comme à Rio de Janeiro avec la statue du christ, ici, c’est une grande crois blanche qui domine la ville divisée entre croates (catholiques) et bosniaques (musulmans).

Frontière entre Orient et Occident

Les Balkans, frontière à la fois symbolique et géographique entre l’Orient et l’Occident. C’est dans cette région que se sont situés au cours des siècles les chocs entre civilisations orientales et occidentales. Tout d’abord entre les empires romains d’Orient et d’Occident, puis, entre l’Occident chrétien et l’Islam des Ottomans (présents pendant 4 siècles). Le caractère des Balkans est né de cette dualité entre ces deux civilisations, ces deux cultures et philosophies ancestrales.

Le voyage encore et toujours…

Le nom Sarajevo a plusieurs significations. L’une d’entre elles, « Saray » qualifie une « ville étape » ; Etape sur la route des caravanes. Le nom même de la ville et ses sonorités nous font déjà ressentir l’atmosphère bosniaque,  l’âme voyageuse des slaves.

 

Dans la Ferhadija

La rue piétonne principale de Sarajevo concentre les boutique et restaurants les plus chics de la ville. Mêmes voilées, les femmes portent des bijoux et du maquillages. Le raffinement et la beauté des jeunes femmes de Sarajevo sont sans pareil. La mode s’affiche dans les vitrines de grandes marques : Beneton ,Yves Rocher… Même en plein hiver, le charme et l’élégance ne sont pas oubliés, bien au contraire.

 

 

La place aux pigeons

L’une des places les plus célèbres de Sarajevo. Selon la coutume, donner du pain aux pigeons sur cette place porte bonheur. Les pigeons qui se donnent rendez-vous ici par milliers ne diront pas le contraire. Au centre de la place la fontaine circulaire est surmontée d’un grand pigeonnier en bois.

Le vieux parlement

Sarajevo, Bosnie-Herzégovine. Janvier 2005. Le parlement, détruit par l’artillerie serbe en 1993 durant le siège de Sarajevo qui a duré 1300 jours. Toujours en ruines, il domine, imposant, la ville, au milieux des autres tours. Dix ans après, plus personnes ici ne semble y porter attention. L’immeuble fait désormais parti du paysage urbain. 

 

Le canyon de la Neretva

« Par cette lumière, la Neretva est votre cours d’eau le plus lumineux ; elle donne au karst dénudé des monts environnants une grandeur surnaturelle » Ivo Andric.

 De sa couleur bleutée, la rivière de la Neretva, envoûtante, serpente doucement au fond d’une petite vallée, jusqu’à la mer adriatique. Le train qui relie Mostar et Sarajevo longe cette vallée en hauteur, traversant tantôt les hautes montagnes bosniaques par des tunnels tantôt les longs viaducs en pierre. Avec ses deux uniques wagons, le petit train des montagnes appelé Bosna Express jusqu’au milieu du 20ème siècle domine la rivière, accroché au flan des montagnes rocheuses, 60 mètres au dessus de la route. Il ne dépasse jamais les 70 Km/h comme pour nous laisser admirer le paysage.

 

Les joueurs d’échecs

Rassemblés sur la place du centre ville de Sarajevo, même en plein hiver, les joueurs d’échecs se retrouvent autour des pièces géantes. Un loisir semble-t-il réservé aux hommes. Sur les dalles noires et blanches de la place abritant la nouvelle église orthodoxe, les joueurs déplacent leurs pièces en plastique ou en bois. Le silence du jeu n’est interrompu que par quelques conseils discrets. Une douce tradition qui perdure.


Sur les hauteurs de Mostar, un marchand d'oranges et de pommes de terres utilise sa voiture comme boutique.
 

Sarajevo, la Jérusalem de l’Europe

C’est ainsi qu’on la surnomme, la ville cachée au creux des alpes dinariques. Petite ville de moins de 400 000 habitants. Elle renferme une grande beauté héritée notamment de ses influences turques musulmanes. Sa tradition de mixité est absolument unique en Europe. A quelques mètres d’écarts, on trouve une mosquée, une synagogue, une église, un temple orthodoxe.

 

Mosquée Alipasa, une nuit de Noël

Sarajevo, la ville aux 120 mosquées. Il existe un nombre impressionnant de mosquées par rapport à la taille de la ville et à son nombre d’habitants (360 000 en 2001). Les sarajeviens en très grande majorité musulmans, expriment ainsi leur attachement à la religion. Mais l’Islam prêchée dans les mosquées est modérée. Durant la guerre, des musulmans saoudiens et indonésiens radicaux sont venu faire du prosélytisme en imposant aux femmes le voile et aux hommes la barbe. Mais les bosniaques ont gardé leur tradition de tolérance vis-à-vis des autres cultes. Présent depuis 500 ans dans les Balkans, l’islam pratiqué ici a peu d’interdits.
 

La mosquée d’Otoka

C’est l’une des plus grandes d’Europe. Construite en 2001 par des musulmans indonésiens, c’est aussi la plus récente de Sarajevo. Elle est planté là, dans un terrain vague du quartier d’Otoka, à quelques kilomètres du centre ville. Entourée d’immeubles, disposée sur plusieurs étages, elle se dresse, gigantesque, au milieu de nulle part.
Mostar, côté bosniaque. Bosnie-Herzégovine. Février 2005.

Partie d'échecs sur la ligne de front.

Mostar. Les jeunes aussi conservent leurs traditions. Au coeur même de la ligne de front qui sépart les deux parties de la ville, certains se retrouvent autour d'une partie d'echecs. Tout un symbol.

Le pont de Mostar

A l'entrer et à la sortie du pont, une dalle de pierre est fixer. Don't forget, gravé pour l'éternité.

 

Un soir d’hiver comme les autres

Le long de l’avenue principale Marsala Tita, à Sarajevo, les affiches publicitaires se succèdent les unes aux autres. Les ampoules des lampadaires dans ce paysage lunaire sont autant d’étoiles perdues dans la nuit. L’invasion du libéralisme amenant avec lui son modèle de vie et de consommation débridée ne cesse de croître depuis dix ans. Mais l’héritage communiste en Bosnie reste fort et la privatisation de l’économie est encore loin d’être terminée.
 

La fille du tramway

Ces vieilles carcasses de fer rouillées et bruyantes font le charme de Sarajevo. Colorés et placardées de dessins publicitaires, les tramways roulent, nombreux et souvent bondés. C’est le moyen de transport favori des sarajeviens. Construit en 1895, il circule sur deux circuits. Depuis son départ du village d’Ilidza, il rejoint le centre ville.
 

Kafu molim vas

« Un café s’il vous plaît ». L’une des phrase les plus entendues à Sarajevo. Le café fait parti de la culture locale. Les bosniaques en boivent à toutes les heures de la journée. Il est préparé à la turc : moulu très fin et servi avec un verre d’eau et parfois un loukoum. On trouve encore beaucoup de petits artisans torréfacteur à Sarajevo. Le service à café turc est en cuivre doré ou argenté et sculpté en dentelles. Encore un artisanat très développé dans le vieux quartier ottoman de Sarajevo.
 

Polako !

En serbo-croate, cette exclamation signifie « doucement ». Les bosniaques aiment prendre leur temps pour faire les choses. Polako, c’est ce qu’ils répondent aux personnes nerveuses ou pressées. Une sorte de philosophie de la vie qui consiste à prendre le temps de réfléchir avant d’agir et de profiter des bonnes choses ; comme d’un bon café entre amis devant une partie de dominos ou un jeu d’échecs.

Les Twins Towers de Sarajevo

C'est ainsi que l'on aime appeler les deux tours qui dominent l'Avenue du Maréchal Tito. Visage du libéralisme grandissant, au pays du communisme.


Enfants de Sarajevo

Entre Novembre et Février, la ville est recouverte d'un mentau de neige. Véritable terrain de jeux pour les enfants.